
Par Jonathan Cook
La partialité des médias occidentaux frise le racisme (ndlr)
Qu’en est-il du silence complice des médias face aux bombardements saoudiens menés depuis de nombreuses années contre des civils au Yémen – avec des avions et des bombes britanniques –, qui ont engendré une catastrophe humanitaire à peine imaginable ? Ceux qui résistent à ce film d’horreur saoudien au Yémen ne sont pas des héros pour nos médias, ils sont simplement considérés comme des marionnettes de l’Iran.

Jeremy Vine, journaliste chevronné de la BBC, a soutenu pour sa part que les conscrits russes « mérit[aient] de mourir » lorsqu’ils revêtaient un uniforme de l’armée russe. « C’est la vie », a-t-il affirmé à un auditeur choqué.
Pensait-il que les soldats britanniques et américains – des soldats professionnels, contrairement aux conscrits russes – méritaient eux aussi de mourir lorsque leurs armées ont illégalement envahi l’Irak ? Et dans le cas contraire, pourquoi ?
Il est difficile de manquer les sous-entendus et connotations racistes d’une grande partie de la couverture occidentale, avec des commentateurs et des intervenants qui soulignent régulièrement que les réfugiés ukrainiens sont « européens », « civilisés », qu’ils ont « les cheveux blonds et les yeux bleus ».
Et au milieu de cette propagande de guerre occidentale effrénée et souvent détraquée, dont une grande partie provient du diffuseur d’État britannique, l’Europe a interdit le radiodiffuseur d’État russe RT, tandis que la Silicon Valley supprime sa présence sur internet.

Et au milieu de cette propagande de guerre occidentale effrénée et souvent détraquée, dont une grande partie provient du diffuseur d’État britannique, l’Europe a interdit le radiodiffuseur d’État russe RT, tandis que la Silicon Valley supprime sa présence sur internet.
Il ne fait aucun doute que RT prône généralement une ligne éditoriale largement favorable aux objectifs de politique étrangère de Moscou, tout comme on peut invariablement compter sur la BBC pour promouvoir une ligne éditoriale largement favorable à ceux de la Grande-Bretagne
Il ne fait aucun doute que RT prône généralement une ligne éditoriale largement favorable aux objectifs de politique étrangère de Moscou, tout comme on peut invariablement compter sur la BBC pour promouvoir une ligne éditoriale largement favorable à ceux de la Grande-Bretagne.
Le problème pour le public occidental n’est pas son exposition à la propagande d’État russe. C’est son exposition constante à l’implacable propagande d’État occidentale.

Le problème pour le public occidental n’est pas son exposition à la propagande d’État russe. C’est son exposition constante à l’implacable propagande d’État occidentale.
Si nous recherchons la paix – et il y a peu de signes en ce sens pour le moment –, alors nous devons demander aux médias occidentaux de rendre des comptes au sujet de leur jingoïsme aveugle, de leurs exagérations, de leur crédulité, de leur politique de deux poids, deux mesures et de leurs tromperies. Mais qui servira de chien de garde pour le supposé chien de garde que constitue le quatrième pouvoir ?
À l’heure actuelle, nous avons besoin de voix en Russie pour comprendre ce que pense et veut Poutine, et non ce que les « correspondants internationaux en chef » de la BBC pensent qu’il veut. Nous avons besoin de sources d’information prêtes à contester rapidement les fake news occidentales et russes.
Mais avant toute chose, nous devons en finir avec notre vision raciste du monde, dans laquelle nous sommes toujours les gentils et eux les méchants, et dans laquelle notre souffrance compte mais pas celle des autres.
- Jonathan Cook est l’auteur de trois ouvrages sur le conflit israélo-palestinien et le lauréat du prix spécial de journalisme Martha Gellhorn. Vous pouvez consulter son site web et son blog à l’adresse suivante : www.jonathan-cook.net.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

