En 1962 prenait fin 132 ans d’occupation coloniale de l’Algérie par la France. Selon les historiens, plus de 5.5 millions d’Algériens ont été tués par la France depuis 1830 jusqu’à 1962. En effet, jamais la résistance des algériens n’a cessé durant l’occupation française. Toutes les régions sans distinction ont connu des épisodes de soulèvement armés contre l’envahisseur menés par des chefs guerriers dont le plus illustre est sans aucun doute l’Émir Abd El Qader dont la bravoure et la noblesse de caractère était reconnue par ses ennemis eux-mêmes.

La guerre de libération que les algériens ont déclenchée en 1954 a été terrible. Le peuple réduit à la pauvreté et sans aucun moyens de défense a du subir la vengeance des colons criminels et de la soldatesque coloniale ainsi que la violence abjecte des supplétifs Harkis. Ces algériens qui ont choisi d’aider l’armée coloniale pour briser le Front de Libération Nationale (FLN) qui menait la révolution armée, ont été, de l’aveu même de leurs chefs militaires, très durs et violents avec les moudjahidines et le peuple sans défense.

Parmi la population d’origine européenne, des « justes » ont choisi de militer et de se battre pour que l’Algérie recouvre son indépendance et sa souveraineté. Juifs, Chrétiens ou Communistes, hommes et femmes, ils ont pris tous les risques et certains d’entre eux ont sacrifié leurs vies au même titre que les algériens musulmans.
Les premières heures de l’indépendance ont été cruciales car aux conséquences de la politique abjecte de la « terre brûlée » menée par l’organisation criminelle OAS (organisation armée secrète créée par des extrémistes français d’Algérie) s’ajoutaient les tensions entre les chefs du FLN et les visées expansionnistes du Maroc qui voulait s’appropriait des territoires de l’ouest du pays. D’autres conflits armés se déclenchèrent et le pays flirtait dangereusement avec l’anarchie totale.
Le peuple fatigué par 7 longues années de guerre effroyable n’aspirait plus qu’à jouir de sa liberté retrouvée en paix. Le pays devait être reconstruit sur de nouvelles bases. Le jeune état n’avait pratiquement pas de cadres hautement qualifiés pour fonctionner correctement. La France coloniale avait laissée des régions entières dans un dénuement quasi total. Le système de santé était pratiquement inexistant et le taux d’analphabétisme très important.
Il a fallu consentir d’énormes efforts pour que l’Algérie parvienne grâce à l’éducation pour tous à consolider son jeune état. Le tournant aura été la nationalisation des hydrocarbures par le Président Boumédiene en 1974 et l’aide précieuse fournie par l’ex. URSS et certains pays comme la Yougoslavie et la Chine.
Depuis l’abolition du système politique basé sur le parti unique et l’ouverture démocratique, la société algérienne est devenue pluraliste et divers courants politiques et religieux, plus ou moins affiliés à des puissances étrangères, essaient de s’imposer ou du moins de fidéliser une partie de la population. Les plus actifs ont été les partis islamistes qui ont cru un moment pouvoir régner sans partage sur le pays. Ils s’en est suivie une atroce guerre civile qui a duré 10 ans.
Tout cela participe de la construction de l’état algérien car à l’échelle du temps et des nations, la route est encore longue et semée d’embuches de toutes sortes. D’autres défis sont à relever par le peuple algérien qui a la particularité de soutenir toutes les causes justes à travers le monde. Cela lui vaut beaucoup d’inimité.
L’Algérie a aussi la particularité de posséder les détracteurs les plus violents et les plus abjectes. Aucun pays ne possède ce genre d’individus qui ne vivent que par la haine qu’ils ont pour leur pays. Tout est bon à dénigrer, absolument tout.
Que vive l’Algérie éternelle. Gloire à nos valeureux martyrs et aux héros encore en vie.
Par Hassen Ksantini

