Dans l’écho des tragédies qui marquent l’Histoire et au sein de l’initiative spéciale de Cheneyen Magazine, « Writers & Artists for Palestine », tout comme les poèmes de René Char et la peinture de Picasso, les textes de Mostefa Bouri, Malika Chitour Daoudi et Jamila Rahal, les poèmes de Mohammed Gacem, Mebkhout Beghdad et Saliha Ghazi se dressent comme des phares dans l’obscurité. Ces écrits vont au-delà des mots pour devenir des manifestes émotionnels, des cris d’espoir et de solidarité dans le tumulte de la guerre.
Pour « Writers & Artists for Palestine », Saliha Ghazi nous revient en offrant deux poèmes où elle démontre toute l’étendue de sa vision engagée. Ce ne sont pas simplement des mots mais des expressions émotionnelles et des plaidoyers pour une coexistence humaine. Oui, il est difficile d’entendre la voix de la poésie lorsque le bruit des armes et les plaintes des victimes semblent éclipser chaque mot. Pourtant, dans ces vers, Saliha Ghazi parvient à tisser un fil poignant entre la douleur et l’espoir, révélant les cicatrices profondes dues à l’occupation israélienne de la Palestine tout en offrant une lumière de coexistence qui cherche à transcender les clameurs de la guerre.
Les poèmes saisissants de Saliha Ghazi, « Stop au Génocide » et « Novembre Rouge » se dressent comme des témoignages poignants de la douleur de la Palestine. Comment ne pas se remémorer les ruelles de la souffrance de Guernica ?
En effet, ces œuvres résonnent comme des chants de résistance, révélant le double langage de l’Occident qui a dénoncé le massacre à Guernica, un bombardement qui a duré trois heures, tout en laissant perdurer le massacre des civils palestiniens pendant plus de 60 jours de bombardements incessants par l’occupant sioniste.
Comment ne pas se remémorer le poème de René Char, « 1939. Par la bouche de l’engoulevent » écrit en réaction aux horreurs du bombardement de Guernica pendant la Guerre d’Espagne en 1937.
Souvenons-nous de ce que nous disait Saliha Ghazi dans son poème « Un cri dans l’indifférence du monde » :
«Cette terre, Palestine, réclame attention mondiale,
Il est impératif d’agir, stop aux injustices fatales.
Gaza ne doit rester ce cimetière à ciel ouvert,
Clamons, ras le bol des deux poids, deux mesures, sincère.
Quand l’Ukraine était en guerre, le monde était en émoi,
Mais pour la Palestine, souvent règne l’indifférence, la froide loi.»
À travers l’initiative spéciale de Cheneyen Magazine, « Writers & Artists for Palestine », Saliha Ghazi et tous les auteurs participants ne se contentent pas de décrire, ils insufflent de l’émotion dans chaque syllabe, créant ainsi une connexion profonde entre le lecteur et la réalité tragique. Leurs œuvres deviennent des témoignages poignants de la lutte, faisant de ce magazine un médium alternatif pour exprimer la voix de ceux qui sont souvent réduits au silence par la propagande mensongère de l’agresseur.
« Writers & Artists for Palestine » réaffirme la force de la littérature, de la poésie et de toutes les expressions artistiques à dénoncer l’injustice et à exprimer la résilience humaine. À travers cette initiative, l’âme de Gaza, comme celle de Guernica, résonnera pour très longtemps, appelant à la justice et à la paix.
Nous réitérons l’appel à tous les journalistes, intellectuels, universitaires, écrivains, poètes et artistes à participer à cette initiative, car lorsque la paix reviendra, il sera un peu tard pour exprimer sa solidarité avec un peuple qui souffre. Rejoignez le mouvement #WritersArtistsforPalestine et faites de votre plume une arme contre l’oubli et pour la justice.
Merci de toujours utiliser le hashtag #WritersArtistsforPalestine dans tous vos écrits, sur tous les supports et dans tous vos commentaires.
par Hassen Ksantini, Rédacteur Cheneyen Magazine

Stop au génocide
Dans les terres où le soleil se lève,
Un cri silencieux perce les cieux.
Palestine, berceau de mille rêves,
Où l’espoir lutte, fragile et pieux.
Stop au génocide, clame la terre,
Sous le poids des larmes, des prières.
Les oliviers pleurent, témoins amers,
De vies brisées, de rêves en poussière.
Dans l’écho des rues, cris étouffés,
Les enfants jouent, malgré les murs dressés.
Stop au génocide, clame la réalité,
Que l’humanité ouvre ses yeux blessés.
Gaza, terre de résilience,
Sous le poids des injustices, en silence.
Stop au génocide, demande d’urgence,
Que la paix devienne une évidence.
Les Échos des bombardements,
Rappellent l’urgence des engagements.
Stop au génocide, dans tous les moments,
Que la justice soit le cri des continents.
Au nom de l’humanité, du respect,
Stop au génocide, il est temps d’arrêter.
La Palestine, berceau antique à protéger,
Que la paix soit notre chant, notre décret.
Now, now, the world must unite,
Stop the genocide, bring forth the light.
In the name of justice, let’s take a stand,
Today, for peace and freedom in Palestine, hand in hand.
Saliha GHAZI
©Tous droits réservés, 2023

Novembre rouge
Dans novembre sanglant, l’enfant seul et meurtri,
Abandonné par l’innocence, par l’ombre du désespoir.
Ses cris, échos lugubres d’un monde brisé,
Chaque larme, témoin de l’horreur à ne pas vouloir.
Les rêves déchirés, tout espoir consumé,
Au sol, la douleur tracée dans chaque pavé.
Amputé d’avenir, des jambes et de sourires,
Un tableau de malheur que le temps ne peut frire.
Sans anesthésie, la réalité s’impose crue,
Hurlements d’une nuit, la lueur d’une rue.
Barbares à visage humain, l’ombre du mal,
Peint novembre en rouge, symphonie infernale.
La brise porte des échos, des soupirs lourds,
Les frissons de l’air rappellent les cris sourds.
Un hôpital dévasté, lieu de guerre intime,
Où l’enfant, héros sans choix, garde l’ultime.
Le vent murmure des histoires de douleur,
Chants funèbres, témoins d’une humanité en erreur.
Dans ce novembre cruel, le rouge est roi,
La peinture macabre d’un monde qui déçoit.
Pourtant, au cœur du drame, une lueur persiste,
La force d’un enfant, résilience qui subsiste.
Malgré les ombres qui hantent son regard,
L’espoir, petit éclat, émerge, fragile rempart.
Que ce poème soit cri, prière, lamentation,
Un écho pour les âmes brisées en cette saison.
Novembre, témoin des horreurs qui déchirent,
Que la lumière perce, même quand les souvenirs tirent.
Saliha GHAZI
©Tous droits réservés, 2023
| Enfants qui cribliez d’olives le soleil enfoncé dans le bois de la mer, enfants, ô frondes de froment, de vous l’étranger se détourne, se détourne de votre sang martyrisé, se détourne de cette eau trop pure, enfants aux yeux de limon, enfants qui faisiez chanter le sel à votre oreille, comment se résoudre à ne plus s’éblouir de votre amitié ? Le ciel dont vous disiez le duvet, la femme dont vous trahissiez le désir, la foudre les a glacés. Châtiments ! Châtiments ! |



