Dans cent ans, les historiens diront que le « Jour de la Victoire » célébré le 9 mai 2022 a été le jour du début de la guerre totale entre l’Otan et la Russie. Il est clair maintenant pour celui qui arrive à décrypter les signes envoyés ça et là que le discours d’aujourd’hui a été court mais intense. Les mots choisis sont terriblement clairs et précis: « La défense de la patrie a toujours été un devoir sacré ». Les russes n’ont jamais été aussi menacés dans leur existence même par une organisation politico-militaire comme ils le sont aujourd’hui par l’Otan.
Le camp occidental soupire de soulagement, Vladimir Poutine n’a pas déclaré l’état de guerre et n’a pas décrété la mobilisation générale. Le soulagement, c’est ce que la presse occidentale veut faire admettre à l’opinion européenne. Car les états-majors occidentaux n’attendaient que cela, la déclaration de guerre. Toujours est-il que le discours du président Poutine, lors de la célébration aujourd’hui 9 mai du « Jour de la victoire » contre le nazisme européen (oui, certains européens n’aiment pas qu’on le dise ainsi mais il s’agit d’un fait historique réel et intangible) est extrêmement important. Les experts en stratégie et géopolitique du monde entier le savent, tout est important dans les mots que prononce le président russe, le dit et le non-dit.
« La défense de la patrie a toujours été un devoir sacré », ouvre Poutine en début de son discours. « De Minine et Pojarski [héros de la guerre contre les Polonais au XVIIe siècle] à la bataille de Borodino, aux combats de Moscou, Leningrad, Kiev, Minsk, Stalingrad et Koursk, Sébastopol et Kharkov [batailles importantes de la Seconde Guerre mondiale]. Tout comme aujourd’hui, vous combattez pour notre peuple dans le Donbass. Pour la sécurité de notre patrie la Russie ».
Il a rappelé au monde, et aux ennemis de la Russie, que le peuple russe ainsi que tous les peuples slaves avaient sacrifié des millions d’hommes de femmes et d’enfants pour vaincre la barbarie de cette idéologie criminelle et raciste. Et que s’ils y étaient obligés, ils n’hésiteraient pas à refaire le sacrifice suprême.
Il leur a rappelé, en filigrane, que l’on assiste à la renaissance de cette idéologie criminelle en Europe sous la forme d’un « eurofascisme » qui se revendique clairement du nazisme européen du siècle dernier.
L’eurofascisme est une réalité que les médias mainstream s’évertuent à travestir. L’eurofascisme est manipulé par les États-Unis d’Amérique et leur vassaux occidentaux pour abattre la Russie et tous les peuples slaves.
Il y a quelques jours, le 5 mai exactement, un éditorial de l’agence de presse RIA Novosti le rappelait sans ambages: « Tous nos ‘partenaires occidentaux’ se sont dépouillés de leur humanité et de leur civilisation pour révéler leur nazisme profond. Ils ne font que poursuivre le travail de leurs prédécesseurs, qui voulaient unifier l’Europe au sein du Troisième Reich et coloniser les Slaves. (…) Aujourd’hui, les descendants des fascistes européens lient les pays de l’UE dans le sang et les crimes de guerre. (…) Quelle est cette malédiction qui fait que tous les siècles, l’Europe se transforme en une masse agressive et nazie ? Le 9 mai 1945, nous avons offert au monde des décennies de paix et de prospérité. Il est temps de le refaire ».
Le président Vladimir Poutine a clairement fait comprendre, bien avant ce discours, que l’Otan est une menace existentielle pour la Russie et que cette menace sera traitée en tant que telle. C’est-à-dire avec une extrême fermeté et sans le moindre état d’âme.
« Nous voyions une préparation ouverte à une attaque meurtrière sur le Donbass, à une invasion de nos territoires historiques, y compris la Crimée « , a affirmé aujourd’hui le président Vladimir Poutine depuis sa tribune. « Kiev voulait se doter de l’arme nucléaire. L’Otan commençait à s’installer à nos frontières (…). La Russie a contré l’agression de façon préventive. »
La presse occidentale n’en peut plus de mentir et de travestir la réalité pour justifier les positions anti-russes et russophobes des régimes européens qui ont abandonné toute souveraineté politique à leur parrain américain. L’Otan est clairement devenu le fer de lance américain avec lequel les USA veulent abattre la Russie et en faire un pays de troisième zone. Ils veulent abattre un pays qui possède plus de 70 bombes nucléaires et un incroyable arsenal ballistique, rien que cela. Et s’il faut pour cela sacrifier quelques centaines de millions d’européens, quelques milliards d’êtres humains… et bien soit.
Le tout couvert par les mensonges éhontés d’une presse qui n’en a cure des principes du journalisme et par la servilité d’une armée de consultants mobilisés pour servir la ‘bonne parole’ à une opinion publique qui a perdu depuis longtemps le véritable sens des valeurs. Une opinion qui se complait sans honte dans les nouvelles valeurs du Wokisme et des droits de ‘l’homme occidental’ abruti par un matraquage médiatique en règle. Un exemple, Maurice Gourdault-Montagne, l’ex-patron du Quai d’Orsay, s’inquiète de l’absence de stratégie européenne pour résoudre le conflit ukrainien. Il craint que la situation ne devienne « incontrôlable » et il assène sa formule pour laquelle il a été missionné: « Je n’exclus pas que les Russes se servent d’une arme nucléaire ». Voilà comment les médias occidentaux préparent l’opinion en lui inculquant quotidiennement ce genre d’ineptie. Ils ne lui disent pas « pourquoi » ils veulent que les russes se servent de l’arme nucléaire, non. Ils lui disent que les russes sont les villains de l’histoires et ils vont commettre LE crime absolu contre les « gentils ». Et donc, les « gentils » occidentaux seront obligés de répondre par la pareille.
Et l’Ukraine dans tout cela ? Le régime téléguidé par Washington et Londres qui s’est installé par le sang à Kiev a manifestement sacrifié l’Europe et l’Ukraine sur l’autel d’une certaine idéologie qui prône une hégémonie sans partage sur tous les pays de la planète et leurs resources.
Dès la chutte du mur de Berlin et la dissolution de l’URSS, les occidentaux ont activé LE PLAN en 6 phases. La création du « Grand Moyen Orient », en cours de réalisation, était la phase I. L’extension de l’Otan à l’est, la phase II. Le Brexit était la phase III. Le Pacte USA-UK-Australie était la phase IV. La phase V, on y est: il s’agit de neutraliser la Russie et la Chine et vassaliser le reste de la planète. La phase VI, la dissolution de l’ONU et de tous les organismes qui s’y rattachent et son remplacement par un organisme inféodé totalement à « l’empire ». L’objectif est clair: l’empire anglo-saxon piloté par les USA doit régner pour les siècles à venir. Qu’importe les pertes en vies humaines.
Mais voilà, le président Vladimir Poutine a quelque peu bousculé le plan et « ils » hésitent à activer publiquement le leur. « Ils » attendent le faux pas de la Russie et s’il se fait attendre, ils le provoqueront. L’essentiel est que la guerre éclate aux torts de la Russie et qu’elle lance, en premier, la frappe nucléaire qui ne vient toujours pas.
Le président Poutine sait tout cela et il a un autre plan.
Par Hassen Ksantini
