En ce mercredi 13 septembre 2023, nous avions rendez-vous avec nôtre festival, le Festival National de la Littérature et du Cinéma de la femme en sa 6e édition. Le public a répondu à l’appel et la salle du Théâtre Régional de Saïda était pleine de visages visiblement heureux d’être là et impatients de voir s’éteindre les lumières. Le festival de Saïda est devenu le « Festival National de Saïda » et à ce titre il bénéficie d’un budget certainement plus important que les années précédentes. Le représentant de la ministre de la culture, Soraya Mouloudji, a bien dit avant de déclarer le festival officiellement ouvert que « Le Festival National de Saïda devra inévitablement se transformer en Festival international. ». M. Ahmed Bedjaoui, nommé cette année Président d’honneur du Festival, n’a pas manque de rebondir sur l’annonce pour confirmer que l’organisation du festival est assez mure et rôdée maintenant pour passer un nouveau cap et aller vers l’international.
Oui, pourquoi pas, cela ne peut qu’être bénéfique pour Saïda sur tous les plans : culturel d’abord mais aussi économique et financier. Le représentant de la ministre de la culture a été très clair: « Le Festival national de Saïda devra être plus professionnel et aller vers une certaine rentabilité en cherchant à générer des revenus. ». J’applaudis vivement cette façon de voir les choses car elle introduit la mentalité du compter-sur-soi et l’abandon de l’attentisme imposé qui sclérosait les meilleures initiatives et les bloquait. Encore faut-il que les choses soient très claires sur le plan juridique et surtout écrites noir sur blanc. Combien de gestionnaires intègres, enthousiastes et naïfs ont été malmenés, disons…, alors qu’ils ne cherchaient qu’à entreprendre pour le meilleur de leur institution ou organisme.
Est-ce que l’administration du Festival sera Saïdéenne avec une autonomie de gestion ? Cela suppose un encadrement de haut niveau sur tous les plans. Artistique et culturel évidemment, mais aussi sur les plans de la bonne gouvernance et de la gestion financière qui dovent être impeccables et transparentes. Ca tombe bien, Saïda regorge de jeunes compétences qui ne demandent qu’à montrer ce qu’elles savent faire.

Je n’ai pas compris pourquoi la façade du Théâtre de Saïda n’a pas été décorée en conséquence ! De l’extérieur, c’est toujours triste et monotone. La ville de Saïda devra également mettre la main à la poche pour être à la hauteur du Festival. Mis à part, l’hôtel Maati du centre-ville qui donne un incroyable look « festivalier » à la rue des Martyrs avec sa façade décorée avec soin, ses projecteurs savamment placés et orientés, une belle entrée digne des plus grands hôtels, bref on sent que les responsables des lieux sont très impliqués et ne sont pas « Partenaires du Festival » pour rien ; Le reste du centre-ville était, comme d’habitude, sombre et désert.
Avalanches de bonnes nouvelles donc et joie non dissimulée de retrouver cette ambiance de fête que Saïda adore. Le retour de certains visages nous enchante. Aïda Kechoud, que j’adore non seulement parce que son « Khouya Omar… » résonne encore dans nos têtes mais parce que c’est une belle personne qui aime sincèrement Saïda et son festival. Hamida Aït El Hadj, Lynda Sellam, Moufida Addes, Nora Hamdi, Rachid Bouchareb et d’autres connaissent Saïda et son festival et aiment venir à Saïda. Pour la petite confidence, l’une de ces dames me confia en privé, en me demandant de ne pas citer son nom: « Je ne manquerai ce festival pour rien au monde ! Je me sens valorisée, aimée. Vous savez recevoir, simple et sans chichis. Je me sens bien ! ».
Affables et aimables avec le public, les personnalités, du cinéma et de la littérature, sont très proches du public. C’est l’une des spécificités de ce festival, il n’y a pas de cordon rouge ou bleu pour les séparer du public. Mis à part, la première rangée des sièges de la salle réservée aux autorités civiles et militaires qui restent le temps de l’ouverture et puis s’en vont, il n’y a pas de séparation formelle entre le public et les invités du festival. Et cela plait énormément au public saïdéen connaisseur.

