Writers & Artists for PalestineLe conflit israélo-palestinien in Writers & Artists for Palestine
📖 Note Éditoriale — Cheneyen Magazine
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Un siècle d’entreprise coloniale déguisée en conflit territorial.

Texte de Mohammed Gacem

« La proclamation de l’État d’Israël, en mai 1948, a provoqué la Nakba — littéralement “la catastrophe” —, l’exode et la dépossession de centaines de milliers de Palestiniens. »

Historique

Le peuple palestinien endure l’oppression depuis plus d’un siècle, conséquence d’un processus historique amorcé par la Déclaration Balfour du 2 novembre 1917, par laquelle le gouvernement britannique annonçait son soutien à l’établissement en Palestine d’un « foyer national juif ». Cette déclaration, reprise et amplifiée durant la période du mandat britannique, a ouvert la voie à des vagues d’immigration juive importantes, notamment après la Seconde Guerre mondiale, lorsque les survivants des persécutions et du génocide nazi cherchaient un refuge sûr.

Ces migrations massives, soutenues par certaines puissances occidentales, ont profondément transformé la Palestine historique. Pour les populations arabes autochtones, elles ont signifié expropriations, déplacements forcés et violences ; pour les nouveaux arrivants, un retour perçu comme une renaissance nationale. Ce choc entre deux légitimités – l’une fondée sur la mémoire biblique et la survie, l’autre sur le droit à la terre et à la continuité historique – reste à la racine du conflit.

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Arrivée en Palestine de juifs européens. Crédit photo : Redit – RareHistoricalPhotos

Conséquences et droit international

Depuis la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations unies (29 novembre 1947), qui prévoyait la création de deux États indépendants, les affrontements n’ont cessé de se multiplier. La proclamation de l’État d’Israël, en mai 1948, a provoqué la Nakba (النكبة) — littéralement « la catastrophe » —, marquée par l’exode et la dépossession de centaines de milliers de Palestiniens contraints de fuir leurs terres.

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La Nakba. Habitants palestiniens expulsés de leurs maisons par les israéliens.1948. (Crédit photo : Public Domain)

Leur droit au retour, inscrit dans la résolution 194 (11 décembre 1948) des Nations unies, demeure l’une des questions centrales et non résolues du drame palestinien, car il touche à la fois à la mémoire, à la justice et à la dignité d’un peuple.

« Leur droit au retour demeure l’une des questions centrales et non résolues du drame palestinien. »

Aujourd’hui encore, l’occupation de la Cisjordanie, le blocus de Gaza et la poursuite des colonisations — jugées illégales par les Nations unies et contraires à la Quatrième Convention de Genève — entretiennent un climat d’injustice et de désespoir.

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Palestiniens de Gaza fuyant les bombardements israélien. Reuters

Conséquences humaines et résistance

Des générations entières de Palestiniens grandissent dans la précarité, la peur et l’humiliation, sous l’ombre constante des checkpoints, des bombardements et de la terreur exercée par les colons armés. Privés d’horizon, certains finissent par céder au désespoir, et l’extrémisme s’y nourrit de l’injustice quotidienne — prolongeant tragiquement la souffrance de tous. Pourtant, dans les deux camps, des voix s’élèvent pour refuser la haine : militants pacifistes, artistes, intellectuels ou simples citoyens qui continuent de croire, malgré tout, en la coexistence et en la dignité partagée.

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Initiatives locales pour le dialogue et la coexistence. (Crédit photo: The Guardian)

Pistes pour la paix

On aime rappeler que les traditions bibliques et coraniques font descendre Israélites et Arabes d’un même patriarche, Abraham. Mais au-delà de cette “parenté” spirituelle, la Palestine n’est pas le théâtre d’un conflit entre deux frères : c’est celui d’une colonisation moderne, où un peuple autochtone lutte pour sa terre face à un projet d’expropriation systématique. Reste que cette fraternité oubliée devrait inspirer les dirigeants d’aujourd’hui, trop souvent enfermés dans les logiques de domination, de peur ou de vengeance.

Le territoire d’Israël, d’une superficie d’environ 22 000 km², paraît minuscule face à l’ensemble du monde arabe, mais la question palestinienne dépasse les dimensions géographiques. Elle engage la conscience morale de l’humanité. L’avenir de la région ne dépend pas seulement de traités, mais de la capacité à reconnaître dans l’autre un être humain légitime, digne de vivre libre et en sécurité.

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Olivier — symbole de paix et mémoire partagée en Palestine (Crédit photo : IrinaUzv-Pxabay)

Une paix juste pourrait naître du retrait progressif des colonies installées en territoire occupé, de la reconnaissance réciproque des deux États dans des frontières sûres et internationalement reconnues, et d’un statut spécial pour Jérusalem (El Qods) : ville universelle, placée sous administration conjointe et garantie d’un accès libre aux trois religions monothéistes.

Ce rêve, souvent évoqué par les diplomates, semble encore lointain. Il exige des dirigeants visionnaires, portés par l’humanisme et la foi dans le dialogue – des hommes et des femmes de la trempe d’un Gandhi, d’un Mandela ou d’un Yitzhak Rabin, capables de rompre le cycle de la peur.

« Quand la raison et la compassion prendront enfin le pas sur la vengeance, cette terre sacrée pourra peut-être redevenir un lieu de paix. »

Quand la raison et la compassion prendront enfin le pas sur la vengeance, cette terre sacrée, meurtrie depuis des siècles, pourra peut-être redevenir ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : un lieu de paix, de prière et de rencontre entre les peuples.

Notes & références intéressantes :

Texte original de Mohammed Gacem — Illustré et remanié légèrement par Hassen Ksantini, Rédacteur en chef de Cheneyen Magazine, avec le consentement de l’auteur.

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